de: Maurice Pialat
film français
avec : Sandrine Bonnaire, Maurice Pialat, Evelyne Ker, Dominique Besnehard, Cyril Collard, Cyr Boitard ...
genre : Drame
synopsis :
A quinze ans, Suzanne decouvre avec lucidité et une certaine amertume que ce qu'elle aime faire avec les hommes, c'est l'amour et rien d'autre. Le reste ne serait-il qu'ennui ou illusion ?
mon avis :
T'as seize ans et tu crois pas à l'amour ?
Fascination d'un metteur en scène pour une actrice;
Sandrine Bonnaire crève l'écran, littéralement.
Elle est ce mélange troublant d'enfance et de sensualité.
Violence et douceur dans un même visage,
pour un personnage perdu, qui peine à se construire.
Suzanne est insaisissable, toujours en fuite,
jamais présente.
Si elle fixe la caméra ce n'est qu'une illusion,
elle n'est pas vraiment là.
Son regard, son corps tout entier n'est que provocation,
séduction ... Une manière de se distinguer, d'attirer l'attention.
Suzanne a besoin qu'on l'aime, mais elle est incapable d'aimer.
"Tu sais, c'est pas tellement agréable de vivre sans aimer personne,
c'est pas que j'aime personne d'ailleurs.
Tu vois mon père je l'adore.
Enfin ça me fait une belle jambe !"
Finalement Suzanne attend le garçon, le bon, celui qui sera ... comme son père.
A Nos Amours peut finalement se voir comme la recherche éternelle du père.
Mais si ce film nous marque c'est qu'il est au plus proche du réel,
de l'instant, et non d'une construction factice.
Ce qui se déroule sous nos yeux n'en devient que plus percutant.
Ce film donne l'impression de se construire sous nos yeux;
plus que du jeu, la performance devant nous est une sorte de révélation du réel, du vrai.
Un instant unique, authentique et de ce fait extrêmement fort.
Pialat se révèle un incroyable directeur d'acteurs,
à la fois exigeant (Dans les plans séquences extrêmement physiques)
et incroyablement généreux :
quoi de plus beau que cette séquence sur la fossette de Bonnaire, en gros plan.
Quel cadeau pour une actrice ... et pour le spectateur !
note : 20/20

cinemablabla, Posté le dimanche 09 décembre 2012 06:49
Visiteur a écrit : "
"Je suis totalement d'accord avec cette analyse : La fille ne fait en réalité que rechercher l'amour du père dans tous les garçons qu'elle fréquente. La scène finale de retour du père à table est justement le moment le plus fort où tout le malaise éclate enfin.